Les premiers gestes à effectuer :
- S’éloigner de la source de chaleur
- Refroidir abondamment, pendant plusieurs minutes par l’eau du robinet, pas trop froide.
- Ne jamais appliquer de produits de type dentifrice ou autre, utilisez uniquement une émulsion protectrice comme la Biafine®
- Lorsque la brulure est étendue, consulter un service d’urgence afin de pratiquer les premiers gestes et prendre un avis spécialisé.
Quelques cas particuliers :
Au niveau des mains, plus la durée de cicatrisation est longue, plus la récupération fonctionnelle est difficile d’où la nécessité d’une prise en charge adaptée. La place de la rééducation est fondamentale et en cas d’immobilisation, celle-ci doit se faire en bonne position respectant les spécificités fonctionnelles de la main.
Au niveau de la face, il faut systématiquement écarter une brulure respiratoire associée par certains examens dont une radiographie du thorax. Là encore, la prise en charge précoce de la brulure est déterminante pour limiter la survenue de séquelles comme une rétraction des paupières, une limitation de l’ouverture de la bouche, etc.
Les brulures électriques ont une double gravité : locale du fait de la libération de chaleur par le courant électrique et générale en particulier pour le cœur. Pendant les premiers jours, la brulure électrique évolue d’où la nécessité d’une surveillance stricte pendant les 72 premières heures.
Chez l’enfant la brulure électrique des lèvres est la plus fréquente et nécessite également une surveillance prolongée durant une quinzaine de jours.
Les brulures par produits chimiques ont également des conséquences locales et générales lorsque le produit est toxique en lui-même. D’une manière générale il faut en cas de brulure chimique laver à grande eau et pendant 20 à 30 mn afin d’éliminer le maximum de produit puis se rendre dans un centre spécialisé.
Les séquelles de brulure sont malheureusement encore très fréquentes, elles concernent le plus souvent la peau et se manifestent sous différentes formes plus ou moins gênantes : troubles de la pigmentation, démangeaisons, hypersensibilité, cicatrice hypertrophique et chéloïde, brides et rétractions, cancer cutané après 10 ou 20 ans d’évolution. Elles peuvent également intéresser les tendons, les articulations ou les nerfs.
Le traitement des séquelles de brulures reposent sur trois piliers :
- Le traitement médical comprenant l’utilisation de corticoïdes en pommade en cas de démangeaison ou injectables pour une cicatrice hypertrophique. Le port de vêtements compressifs et les plaques de gel de silicone permettent de lutter contre l’hypertrophie cicatricielle, les cures thermales dont les bénéfices sont multiples (souplesse et coloration de la peau)
- La rééducation afin d’entretenir les mobilités articulaires
- Le traitement chirurgical permet de traiter une bride rétractile et redonner de l’amplitude à une articulation. Les greffes de peau et les lambeaux lorsqu’il est nécessaire de réaliser un apport de tissus sains. L’expansion cutanée pour traiter un placard cicatriciel, consiste à gonfler une prothèse en silicone placée sous la peau afin de distendre la peau au voisinage de la zone cicatricielle et ainsi la remplacer par de la peau saine. Cette technique est particulièrement utile au niveau du cuir chevelu. L’injection de graisse sous la peau est une technique très intéressante dans la prise en charge des séquelles de brulures au niveau du visage, elle permet une amélioration de la qualité du tissu cutané en préparation à un geste de reconstruction.
De nombreux travaux sur la fabrication d’une peau artificielle ou la culture de cellules de la peau, laissent présager d’une évolution majeure dans les années à venir pour la prise en charge des séquelles de brulure.